vendredi 26 janvier 2007

Commission parents-enfants : le multiculturel au quotidien

De nombreuses familles non francophones vivent à Belleville ; et c’est toute la richesse de notre quartier. Mais comment, malgré l’obstacle de la langue, un dialogue efficace peut-il s’instaurer au quotidien entre ces familles et les personnes qui accueillent leurs enfants à l’école, dans les centres de santé, les centres sociaux et autres institutions ?

Pour en savoir plus la commission parents-enfants du Conseil a sollicité quatorze de ces institutions ou associations locales pour répondre à un petit questionnaire d’enquête.

Les réponses au questionnaire confirment la grande diversité culturelle de notre quartier ; une multiplicité étonnante d’origines et de langues parlées : langues chinoises (wenzhou notamment), cambodgienne, sri lankaise, tamoule, indienne, pakistanaise, arabe égyptienne, maghrébines (kabyle, arabe), africaines (bambara, soninke, peul, wolof), créole haïtienne, espagnoles latino-américaines, européennes, notamment des pays de l’est, etc.

La difficulté de communication linguistique est bien réelle, car si les enfants apprennent assez vite la langue française à l’école, les parents sont plus longtemps "handicapés" par la méconnaissance de la langue ou des institutions. Pour tous, les incompréhensions interculturelles restent présentes.

Or les ressources offertes par l’institution pour la traduction ou la médiation culturelle sont faibles, et même celles qui existent sont parfois remises en question : ainsi le rectorat de Paris a supprimé en 2006 la convention permettant le recours aux traducteurs d’Inter Service Migrants dans les écoles pour les entretiens avec les parents ; les protestations unanimes l’ont heureusement conduit à la rétablir pour 2007.

Les associations de médiation linguistique et culturelle qui accompagnent les familles dans la durée font un travail essentiel avec trop peu de moyens, de même pour les centres de proximité qui mènent des actions d’alphabétisation et d’apprentissage du français.

L’enquête souligne la nécessité de renforcer le soutien des pouvoirs publics dans ces trois domaines : traduction, médiation, alphabétisation.

Elle met aussi en évidence l’importance pour tous les enfants de l’accompagnement scolaire, mis en œuvre en grande partie par des associations et des centres sociaux, parfois par les écoles, alors que chacun "ignore" ce que fait l’autre. Davantage de moyens humains et financiers permettraient de pérenniser et d’optimiser cette action indispensable pour les enfants et leurs familles.

La commission parents-enfants se propose d’approfondir ces diverses pistes de travail et d’organiser dans un premier temps (début avril) une rencontre de tous les acteurs de terrain concernés (parents, associations, centres sociaux, enseignants, élus, etc.) pour un échange d’informations, une mutualisation des expériences et une réflexion collective.

Contact :
Agnès Bellart – 01 43 66 16 23 – agnes.bellart@orange.fr
Justine Lledo-Plessier : jplessier@cantoche.com

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